«J'aménage le territoire pour faciliter «J'aménage le territoire pour faciliter la cohabitation avec les citadins»
Près de Lyon, Hervé Garin mise sur la communication pour apaiser les tensions.
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Dégâts dans les cultures, décharges sauvages, voitures brûlées sur les chemins... Plutôt que de se lamenter, Hervé Garin, agriculteur sur 140 hectares à Feyzin, à moins de cinq kilomètres de Lyon, a pris le taureau par les cornes.
«Après la réalisation de la voie rapide, un remembrement en 1996 a permis de regrouper les parcelles. Pour pérenniser ces zones agricoles, des chemins ont été créés, des tranchées drainantes et des diguettes ont été installées pour lutter contre le ruissellement, 8 km de haies ont aussi été plantés pour casser la vitesse du vent. Des aires de pique-nique et des parkings ont été créés et des arbres plantés.»
Sur les chemins, des barrières interdisant l'accès aux véhicules ont été installées pour laisser les randonneurs se balader librement. Le «sentier des moissons» a ensuite été ouvert avec des panneaux pour expliquer l'itinéraire technique du blé, du maïs, l'irrigation, les jachères fleuries... «
Les citadins ont souvent de grandes théories sur l'agriculture sans forcément s'y connaître. Le but de ces panneaux est de communiquer sur notre métier et d'apaiser les tensions», explique l'agriculteur et président du Geda de l'Ozon.
«Avec le groupement d'agriculteurs, nous avons également mis en place 14 ha de jachères fleuries en 2005 qui sont devenues des "terres fleuries" avec la disparition des jachères. Financées par les collectivités, ces parcelles participent à redorer l'image de notre métier», estime Hervé Garin.
Pratiques inchangées
Mais si Hervé Garin accepte volontiers de communiquer sur son métier, il ne changera pas ses pratiques pour autant. «Dimanche dernier, les conditions optimales étaient réunies pour traiter, et je n'ai pas hésité à sortir mon pulvé.»
Même logique pour l'irrigation. Le gros problème pour l'agriculteur reste la circulation des engins agricoles. «Je dois traverser une ville de 9.000 habitants pour livrer les céréales à la coopérative. C'est très dangereux, même en évitant les plages d'embouteillages.»
Autre souci: les dégâts de corbeaux et de pigeons qui «dorment sur les tours et se nourrissent dans la plaine», regrette l'agriculteur. Mais qui dit ville dit aussi pollution.
«C'est un facteur aggravant du pouvoir allergène de l'ambroisie», constate l'agriculteur. Des arrêtés préfectoraux obligent à lutter contre cette adventice dont le pollen est considéré comme un problème de santé publique.
«J'ai dû diminuer mes surfaces en tournesol et pois à cause des dégâts d'oiseaux et de la prolifération de l'ambroisie», souligne Hervé Garin.
Mais ces inconvénients, aussi très exigeants en temps, ne feraient pas déménager l'agriculteur. «L'accès facilité aux services, aux commerces et aux loisirs est un énorme point positif !»
Une diversification dans les espaces vertsHervé Garin a tout de suite été intéressé par l'idée de se diversifier dans l'entretien des aménagements paysagers réalisés après le remembrement. «Grâce à ma formation agricole initiale, j'avais des notions, mais j'ai aussi suivi une formation de l'Office national des forêts. Le matériel de l'exploitation était ainsi valorisé. Et en partageant l'épareuse avec deux autres agriculteurs, je n'ai pas réalisé d'investissements lourds. La proximité avec la ville me permet, depuis plus de deux ans, de développer l'activité en proposant l'entretien d'espaces verts pour les particuliers, ainsi que l'élagage et l'abattage d'arbres pour les collectivités.» |
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